Les marcheurs s'arrêtent à la sortie de la forêt.
Là on découvre un vaste paysage de collines.
La Meuse venue de quelque lointain brumeux semble s'être arrêtée ici. On a envie d'aller s'asseoir sur le banc un peu plus loin pour contempler cette paix. A gauche, on aperçoit une grosse ferme comme retirée du monde... Plus bas, d'une ligne d'arbres s'élève une fumée. Pourtant les marcheurs ne s'attarderont pas ici car il faut redescendre vers le fleuve et d'abord traverser un petit ruisseau.
Aujourd'hui lundi 18 février, les grues sont repassées.
Comme toujours, je les ai entendues avant de les voir.
Elles se dirigeaient en formant plusieurs V vers le Nord dans le ciel parfaitement bleu.
Puis tout à coup, les V ont disparu, elles ont commencé à enchaîner en planant plusieurs cercles qui semblaient les ramener en arrière. Celles qui étaient sur le bord du cercle le plus proche de moi, je les voyais comme des traits sombres et celles qui se trouvaient sur le bord le plus éloigné, comme des boules claires.
Je suppose que c'est une technique pour prendre de l'altitude en s'appuyant sur des courants d'air ascendants.
Ensuite, elles ont repris leurs formations en V vers le Nord et ont rapidement disparu en glissant dans le ciel parfaitement bleu.
Il me semble à chaque fois que j'assiste à un événement, quelque chose qui marque une transition, une étape vers la fin de l'hiver...
Magnifique !
ça
Je n'avais pas vu Mopi depuis longtemps. Hier, il est resté peu bavard, pensif puis il m'a dit :
"Vois-tu, j'essaie d'imaginer l'univers sans l'homme, toute cette incroyable machinerie si complexe sans personne pour la penser, toute cette accumulation de matière sans une once de conscience..."
Je lui dis : "Tu ne serais pas en train de nous resservir sous une certaine forme le principe anthropique fort ?"
Il me répond : "Je ne vois même pas de quoi tu parles. J'essaie seulement d'imaginer tout ça (il fait un geste des deux bras qui désigne la pièce où il se trouve autant que les galaxies les plus inconnues), c'est vrai que ça n'a pas besoin de nous pour exister, ça nous a précédés et ça nous survivra. Mais, finalement, à quoi bon tout ça sans l'homme pour le penser ?"
Petit extrait d'un article concernant le principe anthropique fort.
Si l'Univers est tel qu'il est aujourd'hui c'est justement parce que les constantes de couplage qui mesurent l’influence des différentes interactions ont été ajustées avec une précision telle, que l'on peut réellement se demander quel mystère se cache sous cette précision d'horloger.
Hubert Reeves] et ses collègues astrophysiciens ont démontré qu'à l'époque de la genèse de l'Univers, la moindre déviance des constantes de couplage des valeurs nominales aurait provoqué l'instabilité des nucléons et aurait condamné l'évolution cosmique.
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