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16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 13:50

Tolstoi dans ce roman fait le procès impitoyable de toute la société russe de son époque.

Nekhlioudov, jeune et riche aristocrate propiétaire de nombreuses terres est convoqué comme juré au tribunal et retouve ainsi une jeune femme qu'il a séduite et mise enceinte. Elle est sur le banc des accusés et va être condamnée à la déportation en Sibérie. Nekhlioudov réalise alors qu'il est responsable de ce qui arrive à cette femme qui a connu la rue puis est devenue prostituée. A partir de là, il veut tenter de réparer ses torts envers elle. Il va découvrir le monde des prisons et essayer de secourir des détenus dont la plupart ne sont en fait que les victimes de la misère et de l'injustice. Sa vision du monde va basculer complètement. Le milieu où il vivait lui fait horreur et il ne fréquentera plus que les personnalités qui peuvent l'aider à tirer d'affaire Catioucha la jeune femme et d'autres emprisonnés. Il va abandonner ses terres aux paysans considérant que la terre c'est comme l'eau et l'air on ne doit pas la vendre. Il propose aux paysans une organisation qui n'est pas la propiété collective (car Tolstoï n'est pas communiste) mais qui fait que seuls sont propriétaires ceux qui travaillent la terre.

Le roman contient des portraits quasi satiriques de dignitaires de la haute société et dénonce  des religieux qui ont trahi selon lui le message de Jésus.

Ce texte passe au crible tout le régime tsariste et en démontre l'absurdité et l'injustice criante. Il paraît en 1899 et ne précède la première Révolution russe que de 6 ans... Avec le recul, on réalise que tous ces gens de la haute société, ces magistrats, etc. n'étaient plus que des ombres, des marionnettes s'agitant dans un décor qui pouvait faire encore croire à leur pouvoir mais qui ont ensuite été balayées par le grand vent de l'Histoire. Tout rapprochement avec ce que nous avons sous les yeux aujourd'hui pourrait bien être pertinent.

 

 

Jamais sans mes livres : "Résurrection" de Tolstoi
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13 novembre 2016 7 13 /11 /novembre /2016 14:22

 

 

 

André DHÔTEL, né dans les Ardennes, n'est pas un auteur régionaliste même si les paysages et la géographie générale qui apparaissent dans son oeuvre peuvent rappeler le Sud du département.

L'intérêt de son oeuvre est beaucoup plus vaste.

Dans l'un de ses premiers romans (peut-être le premier) CAMPEMENTS écrit de 1927 à 1928, Jacques le personnage principal songe :

"Il pensait que ni lui ni son enfant n'étaient faits pour avoir une bonne place dans la société. Ils aimaient rôder n'importe où (...)" "Beaucoup d'hommes sont comme eux : le jeune employé qui passe en chantonnant des sottises émouvantes, l'ouvrier qui s'assied le soir contre le mur de l'église, le montreur d'ours, l'écrivain qui ne sait inventer que des poèmes de trois vers. Et tous ces gens sont un peuple de bohémiens sans avantures. "

 

On a l'impression que DHÔTHEL nous annonce dès le seuil de son oeuvre cette catégorie de personnages qu'il fera vivre par la suite et qu'on ne trouve que chez lui. Ils ont en commun avec les bohémiens des campements de n'être pas complètement intégrés à la société, d'être toujours plus en moins en décalage avec les sédentaires, ceux qui sont bien installés quelque part.

Je lisais récemment que DHÔTEL n'a pas de message à faire passer, il n'est le propagandiste d'aucune cause. Cela est vrai et s'il en était autrement, l'effet "DHÔTEL" serait anéanti. Cependant, les "héros" dhôteliens sans le savoir ni le vouloir sont des résistants à toute une idéologie qui fait beaucoup de mal aujourd'hui. Efficacité, rentabilité leur sont étrangères. Ils aiment rôder, traîner, à la recherche d'on ne sait quoi, attirés souvent par des "lumières inconnues". On se plaît à leur reprocher de perdre leur temps sur des sentiers qu'ils suivent au hasard. Il y a chez eux  un art de partir sans savoir où et de n'avoir aucun objectif précis... 

 

André DHÔTEL
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