Le soleil brille.
Une fine pellicule de glace sur l'eau du récupérateur.
En plantant les oignons, au bout des doigts, je sens comme la terre est encore froide.
Le soleil brille.
Une fine pellicule de glace sur l'eau du récupérateur.
En plantant les oignons, au bout des doigts, je sens comme la terre est encore froide.
Ils sont de retour, les boeufs, dans leur royaume verdoyant !
Enfin libres après ce long hiver engourdi,
ils arrivent hochant la tête de bas en haut,
bougeant les oreilles dans tous les sens.
Ils arrivent et traversent d'un pas sûr et ferme toute la largeur de la pâture.
Là, on remonte la pente herbeuse en courant un peu,
en se bousculant un peu,
comme des écoliers qui partent en vacances.
Plus haut, j'aperçois encore leurs dos.
Ils continuent leur randonnée dans l'herbe neuve,
dans le printemps, dans l'espace...
Avril 2008
Lire ou relire Sartre : oui nous sommes libres !
Il semble que la descendance philosophique de Sartre n’ait pas été prolifique. Je ne connais pas assez l’histoire de la philosophie pour trancher la question mais j’ai l’impression qu’on a relativement vite oublié cet auteur. N’est-ce pas parce que son message est troublant ? Il nous dit : vous êtes libres ! Au-delà de tous les déterminismes, présentés par d’autres philosophes comme indépassables, l’homme sait qu’il existe et qu’il a à faire des choix, qu’il a à se choisir. Les habitudes, les opinions entretenues depuis longtemps finissent par nous apparaître comme un destin, notre destin. La durée joue ici un rôle important qui solidifie tout. Mais tout aussi important est l’instant. A chaque instant, je peux réellement prendre conscience de moi-même, c'est-à-dire me séparer de ce prétendu destin et le remettre en question. A l’instant T, tout peut basculer. D’une certaine manière, n’est-ce pas ce que préconise Descartes lorsqu’il met à plat devant lui toutes ses opinions, habitudes, croyances et se demande d’où elles lui viennent et quelle part de vérité elles contiennent ? Tout peut basculer mais vers quoi ? Si je suis athée, conscient du caractère fortuit, anecdotique, contingent de ma présence sur Terre, qu’est-ce qui va guider mon choix, diriger le cours de ma vie ? Il me faut des valeurs. C’est peut-être ici qu’on peut comprendre que Sartre dérangeait. N’est-il pas plus confortable et rassurant de s’inscrire dans la durée d’un prétendu destin sans véritablement s’interroger ?
Il ya deux écueils à éviter. Le premier c’est la vie sans pensée, (ou sans penser) que mènent, semble-t-il, nombre de contemporains, une vie apparemment remplie par maintes tâches et occupations dont on ne cherche plus à connaître le sens puisque dans l’immédiat, à cout terme, elles ont un but évident : gagner sa vie, se distraire, etc. La société s’efforce, souvent à des fins commerciales, de façonner et d’orienter ces multiples activités. On nous montre des foules surmenées par une course contre la montre effrénée… Je pense ici aux «vertus de robot » et à « la termitière future » dont parle Saint Exupéry.
Le second écueil c’est le système de pensée, les convictions ancrées qui, au fil du temps, sont devenues La
Vérité.
(inachevé)
Marie dans la crèche.
Quoique athée et matérialiste, le thème de la crèche m'émeut. Et cette petite église de village, dont l'autel avait été relégué dans un recoin poussièreux et sombre, montrait un tel
dénuement qu'elle aurait pu elle-même servir de scène à la Nativité. Tous les témoins bibliques présents auraient ainsi au moins pu s'asseoir sur les bancs de bois au lieu de rester pour
l'éternité agenouillés ou debout !
Je ne me moque qu'à moitié car j'aime l'image de la crèche et plus particulièrement celle de Marie. Je possède plusieurs icônes qui représentent Marie et Jésus. Mais ce qui me trouble c'est Marie
en prière, agenouillée devant le christ car ne devrait-elle pas être couchée elle aussi, par exemple à côté de son fils ? Ne vient-elle pas d'accoucher très peu de temps auparavant ?
Je n'ai jamais vu de représentation de la Nativité où Marie apparaît allongée auprès du bébé. Au
lieu de quoi, elle est toujours debout ou à genoux comme n'importe quel autre présent. N'a-t-on pas ainsi toujours cherché à effacer
l'accouchement, trace trop matériel de l'humanité de Jésus ?